À la DGCA, on connaît la chanson… (S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème*)

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Après plus de quatre ans de discussions à la direction générale de la création artistique (DGCA), l’arrêté relatif aux missions et à l’organisation de la DGCA entrainant la mise en place d’un projet de service est paru au Journal Officiel courant juin.
Autant de mois passés dans des simulacres de concertation interne, où le débat est empêché par un assourdissant silence au sein de la direction !
L’intérêt général et le sens du service public ne sont plus suffisamment à la mode semble-t-il pour pouvoir aboutir à un réel projet de service ! Seules les apparences comptent, ainsi que le nouveau leitmotiv « il faut avancer » et son acolyte « il faut aller vite  maintenant ». Derrière le masque : la casse !
Le projet de loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine (LCAP) témoigne d’ailleurs de cet appauvrissement intellectuel et humain et réduit à peau de chagrin l’ensemble des enjeux de la création.

Cette nouvelle organisation de la DGCA engage -entre autres- des choix de politique musicale alarmants.
Alors que les services centraux et déconcentrés du ministère avaient construit une structuration réfléchie, fruit d’une longue et étroite collaboration avec les collectivités territoriales, on assiste aujourd’hui au démantèlement insidieux de celle-ci, avec  :

  • l’abandon des petites équipes artistiques et des petits lieux de création et de diffusion au profit des « grands » : ce choix est une vision dépassée et ne permet pas d’assumer pas la mission d’animation des différents réseaux musicaux nationaux ;
  • le maillage territorial et la diversité des esthétiques qui sont bradés au profit d’artistes choisis sous le mode du fait du prince, et dont la seule ambition est d’être des vitrines à l’international ;
  • l’abandon de le musique comme enjeu démocratique, les publics et les territoires relayés au second plan ;
  • des jeux de cour et d’influence néfastes : l’ère des baronnies a sonné !

  • Ce qui se prépare en interne nous annonce une période trouble :

  • l’armée mexicaine par l’accroissement des cadres intermédiaires et la complexification des procédures :au point de réduire les missions du chargé de mission créant lenteur, démotivation et déresponsabilisation ;
  • une forme d’hypocrisie à l’égard des DRAC, qui souvent ne sont pas consultées voire court-circuitées dans les décisions nationales ;
  • plus largement, au sein du ministère, une incapacité à articuler la mise en place d’une politique sur l’éducation artistique et culturelle avec l’évolution des missions des conservatoires !
  • Ce qui se prépare en externe, les choix affichés sont :

  • contre les propositions des syndicats qui présentaient des amendements ambitieux et essentiels au décret de la nouvelle structure Cité de la Musique et Philharmonie de Paris ;
  • contre l’avis unanime du milieu de la musique contemporaine, la décision d’intégrer le Centre de documentation de la musique contemporaine (CDMC) à l’IRCAM ;
  • contre l’avis des professionnels et des DRAC, le retournement brutal à l’égard du plan Scènes de musiques actuelles (SMAC) sous le prétexte fallacieux du manque de diversité artistique ;
  • sans concertation avec les fédérations professionnelles musicales ni les DRAC, des mesures « bling bling » sur les ensembles musicaux !
  • Madame la ministre, vous êtes en train de tout casser,
    qui donc écoutez-vous pour en arriver là ?

    il est encore temps d’arrêter cette pseudo-politique musicale qui sonne faux !
    Elle entraîne le ministère, les agents en charge de ces politiques, et leurs missions à leur perte !

    La CFDT-CULTURE
    Paris, le 8 juillet 2015

    CFDT-CULTURE : À la DGCA, on connaît la chanson…