Pourquoi la CFDT-CULTURE ne se joint pas à l’intersyndicale Culture du 22 mars

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Les origines et les raisons d’être en colère au ministère de la Culture sont nombreuses, mais ne sont, hélas, pas nouvelles : réductions de l’emploi public ; perte de sens dans le travail ; rémunérations peu attractives ; encadrants intermédiaires pris en permanence entre des injonctions contradictoires ; politique floue et imprécise, où les effets d’annonce sont privilégiés sur le travail de fond, parfois au détriment même de ce dernier.

Ces derniers mois se sont ajoutées des annonces et des décisions qui ne sont pas favorables aux agents publics : non compensation de la CSG ; retour du jour de carence ; gel du point d’indice ; remise en cause des Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR).

La CFDT-CULTURE défend l’idée d’un ministère de la Culture fort pour les agents et pour les publics. Ce qui passe par une revalorisation des rémunérations et une amélioration du pouvoir d’achat ; la suppression du jour de carence ; la réactivation de PPCR ; l’égalité professionnelle ; une meilleure organisation du travail pour un équilibre vie privée / vie professionnelle, pour les femmes comme pour les hommes.

La CFDT fait du dialogue et de la codétermination les moyens de faire avancer les droits des agents. La mobilisation dans la rue ou la grève sont des solutions lorsque le dialogue est rompu. Or, le dialogue n’est pas encore rompu. D’ores et déjà – parce que la CFDT a œuvré en ce sens – le rendez-vous salarial prévu à l’automne a été avancé au printemps.

La CFDT-CULTURE, en son conseil national, a considéré qu’une mobilisation dans la rue le 22 mars est prématurée, parce que les rendez-vous, tant au ministère de la Culture, que dans les instances de la fonction publique, se poursuivent.

Une mobilisation anticipée, sur des revendications imprécises, voire « fourre-tout », risque de réduire nos chances d’imposer un rapport de force, lorsque le dialogue ne progressera plus. La CFDT-CULTURE ne s’interdit évidemment pas de rejoindre le mouvement et elle saura agir, mais au moment opportun : après les annonces du gouvernement.

La CFDT-CULTURE rappelle son opposition à une approche uniquement budgétaire de la fonction publique, son attachement à un service public de la culture de qualité, garant de la cohésion sociale et accessible à tous les usagers, sur tout le territoire ; son refus de voir balayé l’agenda social à venir sur les rémunérations, les conditions de travail, l’égalité professionnelle, les contractuels et la protection sociale complémentaire.

Au ministère de la Culture, la CFDT-CULTURE agit au plus près des agents, lutte et luttera sans concession pour faire d’Action publique 2022 autre chose qu’un simulacre de réflexion et de discussion, au service d’un saccage en règle du service public. Déjà, les actions initiées par la CFDT-CULTURE sur les « archives essentielles » ont permis d’élargir le processus de réflexion sur ce sujet.

La CFDT-CULTURE veut être clairement comprise lorsqu’elle se mobilise sur son périmètre.

Le 22 mars, elle est solidaire de la mobilisation des cheminots.

Mais si aucun combat ne doit être opposé à un autre, la convergence des luttes ne doit pas prendre le pas sur ce qui nous concerne : réflexion autour des conditions de travail ; équité indemnitaire à court terme ; prospective sérieuse, ambitieuse et partagée.

Chaque périmètre a ses impératifs et nous avons à suivre les nôtres pour remobiliser l’administration et les agents, pour un ministère de la Culture tourné vers l’avenir.

La CFDT-CULTURE,
Paris le 21 mars 2018

Téléchargez le communiqué : CFDT-Culture – Pourquoi la CFDT-CULTURE ne se joint pas à l’intersyndicale du 22 mars