Le bel art de bien diriger un établissement public d’enseignement supérieur Culture

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Entre les autocrates, les arrivistes,les erreurs de casting, les « limite » incompétents, les faits du prince, les mauvais managers, les bons professionnels de la profession mais pas de la direction, les nommés par retour d’ascenseur ou par réseau interposé ou encore en remerciement de quelque chose (liste non exhaustive), trouver la perle rare qui saura diriger correctement un établissement public ne semble pas facile, cela peut tourner au cauchemar ou relever du miracle.
 
Au fil des ans, on constate que le ministère excelle plus ou moins dans cet exercice compliqué et délicat pour trouver comme diraient nos voisins anglo-saxons The right man in the right place (pour la woman cela reste un sujet à part entière !!!).
 
Il semble tout de même que Fleur Pellerin décroche le pompon en la matière. Il faut dire, à sa décharge, qu’à l’approche des périodes électorales chacun cherche (pas son chat, mais…) à se recaser faisant jouer ici ou là ses relations, politiques, cyclistes voire culturelles ! Admettons-le, période difficile et peu propice à la recherche de perle rare et toujours à la décharge de notre ministre, ce n’est hélas pas nouveau… et elle ne sera pas la première a être tombée sur cet écueil.
L’actualité nous rappelle quand même qu’il y a quelque chose de pourri au royaume des nominations avec des débarquements parfois violents, des nominations obscures, des jeux de chaises musicales et du billard à trois bandes, avec de telles activités (un genre de créativité libre), on va finir par croire que nous sommes un ministère de saltimbanques agiles.
 
Ce serait drôle si… Mais ce n’est pas (toujours pas) amusant, ce n’est pas un jeu mais cela fait beaucoup de dégâts dans les têtes de nos concitoyens. et au sein des établissements concernés.
Une fois encore, une fois de trop pour les derniers mois écoulés, cela ternit l’image du ministère, l’image du pouvoir, l’image de la haute administration de la fonction publique, l’image de tous les agents du MCC.
Enfin, pour faire bonne mesure, quand l’heureux élu arrive, ou plutôt débarque, il arrive flanqué, pour l’aider, d’une armée mexicaine de directeurs de toutes sortes, d’adjoints, de chargés de mission, de conseillers, et pour faire bonne mesure d’un chef de cabinet…
 
Une fois ces généralités déployées, qu’en est-il exactement de la direction des établissements d’enseignement supérieur « Culture » ?
Depuis un certain nombre années,simple constat, ils subissent tous les uns après les autres, des crises de gouvernance qui d’épidermiques sont devenues endémiques.

Avec en contrepoint, une éternelle et même question avec un débat dont l’issue n’est pas tranchée : faut-il nommer à la tête des EP un professionnel de la profession, qu’ils soient artistes (comédiens, danseurs, compositeurs…), architectes, etc. On cherche encore la recette miracle et le cadre dirigeant idéal… entre autres pour les écoles d’architecture.

Dans de récentes discussions, une ouverture est avancée « Le directeur est choisi dans l’une des catégories de personnels, fonctionnaires ou non, [qui ont vocation à enseigner dans l’école,] …» c’est évidemment l’expression « qui ont vocation à enseigner dans l’école » qui fait débat car on se doute bien qu’à un certain niveau de recrutement, de diplôme ou de formation, chacun peut « avoir vocation à enseigner, à transmettre »… pour être clair, cette formulation est suffisamment ouverte pour que même des énarques puissent diriger des écoles d’architecture…
 
Mais pourquoi est-ce si compliqué de bien diriger un établissement public d’enseignement supérieur Culture ?
Sans doute parce qu’il faut savoir concilier, encadrer, gérer, avec finesse et une grande intelligence trois types de populations aux intérêts parfois différents qui coexistent au sein de l’établissement à savoir les étudiants, les enseignants et les personnels non-enseignants. C’est bien tout un art !
 
Il y a aussi la prise en compte des diktats récurrents du MCC que l’on peut résumer ainsi : faire plus et mieux avec moins de moyens pécuniaires et en personnel, tout en ayant une vision prospective du/des domaines enseignés toujours dans d’incessantes évolutions qui font le dynamisme de ces métiers.
 
Nombreux sont ceux qui s’y sont cassés les dents,… et nous laissons les futurs postulants et élus (pour la féminisation, voir plus haut), méditer pendant l’été…

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